Balade dans le Gard

POINT DE RENCONTRE ENTRE LA PROVENCE, LE LANGUEDOC, LES CÉVENNES ET LA CAMARGUE, le Gard déploie un patrimoine naturel et architectural des plus diversifiés.

            Un patrimoine à découvrir entre marais, vignobles, gorges escarpées, monuments classés et chemins de randonnée. Parmi eux, le GR7 (s’étirant des Vosges à la Méditerranée) et le Chemin de Stevenson (suivant les pas de l’auteur de L’île au trésor) célébrant, respectivement, leur 50e et 130e anniversaires. Sans oublier la célèbre Régordane(voie ancestrale popularisée au Moyen Age par les pèlerinages du Puy-en-Velay à l’abbatiale de Saint-Gilles) désormais accessible, sur 242 kilomètres, via le nouveau GR700. À l’est du département, l’Uzège déploie sa mosaïque de couleurs : le blond des blés au printemps, le bleu lavande ou le jaune tournesol au cœur de l’été, l’or des vignobles en automne ou encore le rouge vif des arbouses qui égaye l’hiver. De monuments en murets, la pierre de la région est le reflet de l’histoire, celle taillée par les romains pour construire le Pont du Gard (voir ci-dessous) qui enjambe le Gardon et s’élève pour laisser glisser l’eau des sources jusqu’à Uzès, superbe cité ducale fondée en 1572 sous Charles IX. Mais c’est avec les XVIIe et XVIIIe siècles qu’Uzès acquiert prospérité et beaux monuments qui lui vaudront, en 1962, une consécration en tant que ville d’Art. A ne pas manquer, le samedi matin : son étonnant marché dont les étals fleurent bon les saveurs méridionales. Non loin de là, Nîmes a été fondée autour d’une source, par les Gaulois qui associèrent le lieu au Dieu de l’eau, Nemausus. Avec les Romains, on construit des monuments grandioses dont les arènes. Aux turbulences du Moyen Age succède un siècle et demi de conflits religieux qui donnera à la cité l’une des plus importantes communautés protestantes de France. Avant de s’emparer, au XIXe siècle, de l’influence ibérique et de son folklore. Que ce soit pour la Pentecôte ou les vendanges, on s’adonne alors au culte du taureau, plus connues sous le nom de Ferias. En poursuivant vers le sud, on rejoint l’étonnante Camargue. C’est en s’enfonçant dans les terres, en pénétrant au cœur de ce milieu naturel, sauvage et préservé, que le visiteur aura le privilège d’assister à l’envol majestueux des flamants roses, au ballet des taureaux noirs ou au galop frémissant des chevaux sauvages. Les hommes y extraient du sel, ont planté asperges et vignes dont ils obtiennent des vins typiques à déguster bien frais. Au siècle dernier, quelques familles s’installent au Grau du Roi, qui deviendra l’un des ports de pêche les plus actifs de la Méditerranée. Port Camargue prétend aujourd’hui au titre du plus grand port de plaisance d’Europe. Du sommet de l’Aigoual et du mont Lozère, les Cévennes laissent entrevoir une nature généreuse. Un souffle vivifiant aère les forêts et les gorges profondes tandis que les chutes et les cascades jalonnent les ruisseaux, haltes bienfaisantes pour les randonneurs. Les Cévennes réservent un patrimoine tout aussi attachant. Petits ponts, chapelles, terrasses, escaliers, toitures reflètent l’âme du pays et le caractère de ses habitants. Bref, ne demandez jamais à un gardois s’il se sent andalou, provençal, languedocien, camarguais ou cévenol… Car, il est finalement tout cela à la fois.

Pays gourmand

Qu’ils bénéficient d’une AOC (Appellation d’origine contrôlée) ou d’une IGP (Indication Géographique protégée), les produits issus du terroir gardois colorent les étals des marchés et régalent les papilles des gourmets. Avec près de 4000 hectares plantés, le Gard est le premier département producteur d’olives de la région. En huile ou en fruits, on apprécie l’intensité aromatique de la première, tout comme la chair ferme, juteuse et craquante de la seconde. Originaires des Cévennes, l’oignon doux se déguste aussi bien cru que cuit, en salade ou en glaçage ; tandis que le Pélardon, spécialité fromagère, fleurent bon les glands, les châtaignes et les graminées picorés par les chèvres du pays. Du côté de la Camargue, honneur est fait au riz, long, rond, rouge ou parfumé et, bien sûr, au taureau élevé en semi-liberté. Quant aux fruits, ils ne sont pas en reste non plus. Opterez-vous pour la fraise « Gariguette » de Nîmes ou la pomme Reine des Reinettes cultivée sur les coteaux des Cévennes ?

Le Pont du Gard

Deux millénaires après sa construction, le Pont du Gard reste un chef d’œuvre tant par ses prouesse techniques que sa beauté. Du haut de ses 49 mètres et de ses trois rangées d’arches superposés enjambant le Gardon, cet ouvrage n’est pourtant que la partie la plus spectaculaire et la mieux conservée d’un aqueduc magistral construit par les romains afin d’alimenter en eau la ville de Nîmes. L’ouvrage captait alors la source de la Fontaine d’Eure, près d’Uzès, serpentait dans les garrigues sur une cinquantaine de kilomètres, contournait les collines, s’enterrait au moyen de conduits et franchissait les vallons par des constructions aériennes. Certes Monumentale, sa construction ne s’étendit que sur une dizaine d’années et marqua la supériorité de la civilisation romaine, alors au faîte de sa puissance et de son épanouissement. Rien d’étonnant à ce que le Pont ait été classé par l'UNESCO au Patrimoine mondial de l’Humanité en 1985 et attire, chaque année, plus d’un million de visiteurs.